Géo-ingénierie et manipulation du climat : génie ou folie 🌦️? | Marine de Guglielmo Weber
L'adoption de la manipulation du climat massive est-elle inévitable ?
Marine travaille sur les enjeux stratégiques et sécuritaires liés au dérèglement climatique, à l'IRSEM. Elle s’est spécialisée dans l’étude des solutions technologiques développées pour y répondre, notamment les pratiques de modification de la météo et du climat, la fameuse Geo-Ingénierie. Elle a co-écrit avec Rémi Noyon le livre "Le Grand Retournement", dans lequel elle revient sur la démocratisation des techniques de CDR et SRM.
La géo-ingénierie se distingue par son ambition : modifier intentionnellement le climat à grande échelle. Contrairement aux techniques de modification météorologique, comme les générateurs anti-grêle en France, ces projets visent une échelle régionale voire planétaire.
👉 Un exemple concret : les techniques d’injection d’aérosols (soufre) dans la stratosphère pour réfléchir une partie des rayons solaires, avant qu'ils n'entrent dans l'atmosphère.
La géo-ingénierie se divise en deux grandes catégories :
Ces techniques ambitionnent de corriger les dégâts causés par l’accumulation des gaz à effet de serre. Pourtant, elles posent des questions cruciales sur leur efficacité et leurs conséquences.
Quelques chiffres clés :
La normalisation des techniques de géo-ingénierie a commencé dans les années 1990 avec l'introduction du concept de compensation carbone lors du Protocole de Kyoto. Aujourd'hui, le CDR est largement intégré dans les politiques internationales, mais les technologies de SRM sont encore en débat.
👉 Fait marquant : Les rapports du GIEC mentionnent désormais le SRM comme une solution potentielle, bien qu’encore controversée.
Malgré leurs promesses, ces technologies comportent des risques majeurs :
La géo-ingénierie est un sujet explosif à l’échelle internationale. Les États-Unis, par exemple, investissent dans des projets de modification radiative, suscitant des inquiétudes sur des actions unilatérales.
👉 En chiffres : un budget de plusieurs milliards est consacré par le gouvernement américain à la recherche sur le SRM, impliquant des agences de défense et de renseignement.
Le risque de militarisation est réel, car le contrôle des conditions climatiques pourrait devenir un levier géopolitique puissant.
Marine estime que l’adoption de la géo-ingénierie, en particulier du SRM, est probable d’ici 10 à 15 ans. Les solutions alternatives, comme la sobriété, peinent à s’imposer face aux intérêts économiques et politiques dominants.
La géo-ingénierie alimente de nombreuses théories complotistes, notamment autour des "chemtrails". Bien qu’elles diffusent des idées infondées, elles traduisent une crainte légitime : le contrôle du climat pourrait échapper à tout consensus démocratique.
👉 Chiffre clé : plus de 50 % des discussions sur la géo-ingénierie sur les réseaux sociaux mentionnent des théories complotistes.
La géo-ingénierie incarne autant un espoir qu’un danger. Ses applications potentielles ne doivent pas masquer les risques éthiques, environnementaux et géopolitiques qu’elle engendre. La question n’est pas seulement technologique, mais sociétale : quelle planète voulons-nous laisser aux générations futures ?
Je cherche à comprendre les grands enjeux de la transition écologique, ce qui la freine, et ce qui pourrait l'accélérer, en passant par tous les grands silos de notre société : économie, agriculture, mobilité, culture, logement, énergie, politique, et bien d'autres sujets !