Géo-ingénierie et manipulation du climat : génie ou folie 🌦️? | Marine de Guglielmo Weber

Géo-ingénierie et manipulation du climat : génie ou folie 🌦️? | Marine de Guglielmo Weber

L'adoption de la manipulation du climat massive est-elle inévitable ?

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Qui est Marine de Guglielmo Weber ?

Marine travaille sur les enjeux stratégiques et sécuritaires liés au dérèglement climatique, à l'IRSEM. Elle s’est spécialisée dans l’étude des solutions technologiques développées pour y répondre, notamment les pratiques de modification de la météo et du climat, la fameuse Geo-Ingénierie. Elle a co-écrit avec Rémi Noyon le livre "Le Grand Retournement", dans lequel elle revient sur la démocratisation des techniques de CDR et SRM.

Comprendre la géo-ingénierie : de la météo au climat

La géo-ingénierie se distingue par son ambition : modifier intentionnellement le climat à grande échelle. Contrairement aux techniques de modification météorologique, comme les générateurs anti-grêle en France, ces projets visent une échelle régionale voire planétaire.
👉 Un exemple concret : les techniques d’injection d’aérosols (soufre) dans la stratosphère pour réfléchir une partie des rayons solaires, avant qu'ils n'entrent dans l'atmosphère.

Deux piliers technologiques : la capture (CDR) et la gestion du rayonnement solaire (SRM)

La géo-ingénierie se divise en deux grandes catégories :

  1. CDR (Carbon Dioxide Removal) : extraction du dioxyde de carbone de l’atmosphère.
  2. SRM (Solar Radiation Management) : gestion du bilan radiatif pour refroidir artificiellement la planète.

Ces techniques ambitionnent de corriger les dégâts causés par l’accumulation des gaz à effet de serre. Pourtant, elles posent des questions cruciales sur leur efficacité et leurs conséquences.

Quelques chiffres clés :

  • Plus de 70 ans de recherches sur la modification météorologique sans consensus scientifique clair.
  • Réduire la température mondiale de 0,5 °C via le SRM pourrait coûter entre 10 et 50 milliards de dollars par an, bien moins que les 500 milliards nécessaires pour l’adaptation climatique. C'est donc enviable pour le Business as Usual : ne pas changer nos pratiques actuelles car une solution massive et peu chère existe.

La normalisation des technologies : où en sommes-nous ?

La normalisation des techniques de géo-ingénierie a commencé dans les années 1990 avec l'introduction du concept de compensation carbone lors du Protocole de Kyoto. Aujourd'hui, le CDR est largement intégré dans les politiques internationales, mais les technologies de SRM sont encore en débat.

👉 Fait marquant : Les rapports du GIEC mentionnent désormais le SRM comme une solution potentielle, bien qu’encore controversée.

Les risques de la géo-ingénierie : ce qu’il faut savoir

Malgré leurs promesses, ces technologies comportent des risques majeurs :

  • Impact sur les régimes de précipitations : possibilité de sécheresses dans certaines régions et de pluies diluviennes ailleurs.
  • Risque de “choc terminal” : en cas d’arrêt brutal d’un dispositif SRM, un réchauffement accéléré pourrait survenir.
  • Effet sur la photosynthèse : certaines études estiment une réduction possible de 10 % des rendements agricoles.

Conflits géopolitiques et militarisation : une réalité inquiétante

La géo-ingénierie est un sujet explosif à l’échelle internationale. Les États-Unis, par exemple, investissent dans des projets de modification radiative, suscitant des inquiétudes sur des actions unilatérales.

👉 En chiffres : un budget de plusieurs milliards est consacré par le gouvernement américain à la recherche sur le SRM, impliquant des agences de défense et de renseignement.

Le risque de militarisation est réel, car le contrôle des conditions climatiques pourrait devenir un levier géopolitique puissant.

Une adoption inévitable ? La vision de Marine de Guglielmo Weber

Marine estime que l’adoption de la géo-ingénierie, en particulier du SRM, est probable d’ici 10 à 15 ans. Les solutions alternatives, comme la sobriété, peinent à s’imposer face aux intérêts économiques et politiques dominants.

Le rôle des théories complotistes : un frein ou un révélateur ?

La géo-ingénierie alimente de nombreuses théories complotistes, notamment autour des "chemtrails". Bien qu’elles diffusent des idées infondées, elles traduisent une crainte légitime : le contrôle du climat pourrait échapper à tout consensus démocratique.

👉 Chiffre clé : plus de 50 % des discussions sur la géo-ingénierie sur les réseaux sociaux mentionnent des théories complotistes.

Un débat urgent à ouvrir

La géo-ingénierie incarne autant un espoir qu’un danger. Ses applications potentielles ne doivent pas masquer les risques éthiques, environnementaux et géopolitiques qu’elle engendre. La question n’est pas seulement technologique, mais sociétale : quelle planète voulons-nous laisser aux générations futures ?

Ressources pour aller plus loin

Episode Transcript

Xavier Seux, fondateur Echoes Studio et animateur The Big Shift !

Xavier Seux

Entrepreneur & Podcasteur

Je cherche à comprendre les grands enjeux de la transition écologique, ce qui la freine, et ce qui pourrait l'accélérer, en passant par tous les grands silos de notre société : économie, agriculture, mobilité, culture, logement, énergie, politique, et bien d'autres sujets !