La pĂȘche industrielle est-elle mafieuse ?đą | Claire Nouvian, Bloom Association
Comment vraiment protéger les aires marines ?
Claire Nouvian est une militante Ă©cologiste et journaliste engagĂ©e pour la protection des ocĂ©ans. En 2005, elle fonde BLOOM, une ONG dĂ©diĂ©e Ă la dĂ©fense de la biodiversitĂ© marine et Ă la lutte contre les pratiques destructrices de la pĂȘche industrielle.
Son dĂ©clic ? La dĂ©couverte de la pĂȘche en eaux profondes, oĂč des chalutiers gĂ©ants dĂ©truisent des Ă©cosystĂšmes millĂ©naires Ă 2 000 mĂštres de profondeur. Ce combat lâa amenĂ©e Ă dĂ©noncer un systĂšme opaque et destructeur, tout en obtenant des victoires majeures, comme lâinterdiction de la pĂȘche Ă©lectrique en Europe.
La pĂȘche industrielle reprĂ©sente une infime partie du secteur (moins de 1 % des emplois). Pourtant, elle capture des volumes astronomiques de poissons grĂące Ă des navires gĂ©ants comme lâAnnelies Ilena.
Ce chalutier pĂ©lagique de 145 mĂštres est capable de pĂȘcher 400 tonnes par jour, soit 1 million de merlans bleus en 24 heures. Ses filets, longs de 600 mĂštres, parcourent les ocĂ©ans et vident les Ă©cosystĂšmes, menaçant la biodiversitĂ© et la survie des pĂȘcheurs artisanaux.
En France, la pĂȘche industrielle est largement subventionnĂ©e par des fonds publics. Pourtant, elle fragilise les Ă©cosystĂšmes marins tout en privant les petites communautĂ©s de ressources vitales.
La France revendique 33 % de ses eaux en "aires marines protĂ©gĂ©es" (AMP). En rĂ©alitĂ©, moins de 0,1 % de ces zones bĂ©nĂ©ficient dâune vraie protection.
Claire Nouvian le souligne : ces AMP sont devenues des "autoroutes à chalutiers". Ces navires industriels y circulent sans restriction, rasant les fonds marins et détruisant les habitats essentiels à la régénération des océans.
Pourtant, les preuves scientifiques sont claires : lorsquâune zone est rĂ©ellement protĂ©gĂ©e, la biomasse marine peut se multiplier par 5 Ă 7 en seulement 5 ans.
RĂ©cemment, la France a accordĂ© 37 000 tonnes de quotas de merlan bleu Ă la Pologne, permettant Ă lâAnnelies Ilena dâopĂ©rer dans les eaux françaises.
En Ă©change, la France nâa rĂ©cupĂ©rĂ© que 1 200 tonnes de cabillaud, allouĂ©es Ă un autre chalutier industriel.
Ce troc illustre un systĂšme oĂč les ressources publiques profitent Ă des gĂ©ants industriels, au dĂ©triment des pĂȘcheurs artisanaux et de la durabilitĂ© des ocĂ©ans.
Malgré ces défis, Claire Nouvian et BLOOM ont obtenu des victoires majeures :
Leur approche est systémique : remonter à la source des problÚmes pour obtenir des changements durables.
Claire Nouvian rappelle que la nature est résiliente. Si on lui laisse une chance, elle se régénÚre rapidement. Mais cela nécessite des choix politiques courageux.
Elle invite chacun Ă sâengager : signer des pĂ©titions, rejoindre des ONG comme BLOOM, et interpeller les dĂ©cideurs pour exiger une vĂ©ritable protection des ocĂ©ans.
"ProtĂ©ger les ocĂ©ans, câest aussi protĂ©ger notre avenir."
Pour en savoir plus, découvrez BLOOM : bloomassociation.org.
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Je cherche à comprendre les grands enjeux de la transition écologique, ce qui la freine, et ce qui pourrait l'accélérer, en passant par tous les grands silos de notre société : économie, agriculture, mobilité, culture, logement, énergie, politique, et bien d'autres sujets !