L'IA est une nouvelle bombe climatique 💣 | Lou Welgryn et Théo Alves da Costa, DataForGood

Qui sont Lou Welgryn et Théo Alves da Costa, les co-présidents de DataForGood ?

Lou Welgryn et Théo Alves da Costa sont les co-présidents de l’association DataForGood, une communauté unique en son genre qui rassemble plus de 6 000 experts bénévoles du domaine de la tech. Leur mission ? Mettre leurs compétences en data et en intelligence artificielle au service de projets à fort impact social et écologique.

Lou Welgryn : une vision tournée vers l’impact

Lou est une figure engagée dans la tech éthique. Elle incarne une approche raisonnée de la technologie, mettant en avant l’importance de travailler dans les limites planétaires. Avec DataForGood, elle veille à ce que chaque projet développé respecte des valeurs d’intérêt général tout en promouvant une utilisation sobre des ressources technologiques.

Théo Alves da Costa : un geek au service de la planète

Ingénieur en intelligence artificielle, Théo est passionné par l’utilisation de la technologie pour répondre aux grands défis du XXIe siècle. Il travaille également chez Ekimetrics en tant que responsable des solutions pour le climat, où il a notamment développé un outil basé sur l’IA pour rendre les rapports du GIEC accessibles et compréhensibles au grand public.

L’IA : Solution miracle ou menace pour l’écologie ?

L’intelligence artificielle (IA) est sur toutes les lèvres. Ses promesses sont nombreuses : révolutionner le travail, booster la productivité, transformer nos vies. Mais à quel prix ? Derrière l’engouement, une réalité moins reluisante émerge.

L’IA consomme énormément d’énergie. Sa croissance rapide fait craindre qu’elle ne devienne aussi destructrice pour l’environnement que l’industrie fossile. À cela s’ajoutent des impacts sociétaux profonds : désinformation, polarisation et concentration de pouvoir dans les mains de quelques géants technologiques. Alors, comment concilier IA et écologie ?

DataForGood : Quand l’IA sert l’intérêt général

L’association DataForGood montre qu’un autre usage de l’IA est possible. Forte d’une communauté de 6 000 bénévoles experts, elle accompagne chaque année des projets à impact social et écologique.

Exemples de projets menés :

1. Carbon Bombs : Identifier les 425 projets fossiles les plus polluants au monde, à l’origine d’une part importante des émissions globales.
2. Surpêche des saumons : Mettre en lumière les pratiques destructrices de l’industrie piscicole.
3. Impact de l’IA générative : Développer un calculateur open source pour mesurer l’empreinte carbone des outils d’IA comme ChatGPT.
4. Détection des incendies : Créer Pyronear, un outil technologique utilisé en France et au Chili pour prévenir les feux de forêt.

Ces projets démontrent que la technologie peut être un levier puissant pour défendre des causes environnementales et sociales. Mais encore faut-il l’utiliser avec discernement.

L’impact écologique de l’IA : Un enjeu sous-estimé

L’IA consomme des ressources, et pas qu’un peu. Voici quelques chiffres clés :

• 1 % de la consommation mondiale d’électricité est déjà due aux data centers.
• Cette part pourrait atteindre 2 à 3 % d’ici 2030, en grande partie à cause de l’IA.
• Une requête IA (comme ChatGPT) consomme 10 à 50 fois plus d’énergie qu’une recherche Google classique.

Le problème ne s’arrête pas là. L’IA accélère souvent des activités carbonées : ExxonMobil revendique une augmentation massive de sa production grâce à des algorithmes.

IA, désinformation et démocratie en danger

Les impacts de l’IA vont bien au-delà du climat. Elle façonne notre manière de nous informer et de prendre des décisions.

Rôles des algorithmes :

• Ils déterminent ce que nous voyons sur les réseaux sociaux.
• Leur objectif est d’attirer notre attention à tout prix, souvent au détriment de la vérité.

Cela polarise les débats publics, fragilise la démocratie et rend les discussions sur des sujets clés, comme le climat, de plus en plus difficiles.

Les Big Tech : Une concentration de pouvoir inquiétante

Quelques entreprises dominent aujourd’hui l’écosystème technologique mondial. Google, Microsoft, Meta ou encore Amazon influencent non seulement l’économie, mais aussi nos infrastructures, nos institutions et nos comportements.

Exemple frappant : ces entreprises investissent dans des centrales nucléaires privées pour alimenter leurs besoins énergétiques colossaux. Elles dépensent également plus en lobbying que les géants pétroliers pour contourner les réglementations.

Selon DataForGood, cela pose une question fondamentale : voulons-nous confier le contrôle de nos vies à une poignée de dirigeants de la tech ?

Des solutions pour reprendre le contrôle

Face à ces défis, plusieurs pistes émergent :

1. Réguler l’IA : L’Europe a voté l’IA Act, une loi encourageant la transparence et limitant certains usages.
2. Éduquer les citoyens : Comprendre les enjeux de l’IA est essentiel pour faire des choix éclairés. DataForGood a publié un livre blanc gratuit pour sensibiliser le public.
3. Encourager des usages éthiques : Favoriser des projets comme ceux menés par DataForGood, qui utilisent la technologie pour résoudre des problèmes concrets.

À l’échelle individuelle, que peut-on faire ?

Si l’impact individuel est limité face à ces enjeux globaux, quelques bonnes pratiques peuvent aider :

• Limiter l’utilisation d’IA pour des tâches inutiles (comme la génération d’images).
• Favoriser des usages mesurés et pertinents (par exemple, génération de textes).
• Rester vigilant face aux nouvelles fonctionnalités qui changent nos habitudes (comme l’écriture automatisée sur LinkedIn).

L’objectif n’est pas de rejeter l’IA, mais de l’utiliser de manière raisonnée.

Conclusion : Reprendre la main sur l’IA

L’IA est déjà omniprésente dans nos vies. Si nous ne régulons pas son usage et ne questionnons pas ses finalités, elle pourrait aggraver les crises écologique et démocratique que nous traversons.

Il est encore temps d’agir. Collectivement, nous pouvons influencer son développement pour qu’elle devienne un outil au service de l’intérêt général. L’exemple de DataForGood montre que c’est possible.

Et vous, comment imaginez-vous l’avenir de l’IA ? Progrès ou péril ? À nous de choisir.

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